Un tutoriel complet en cinq articles
Quand bien même l’envie est forte de maîtriser le caractère de ses images, le débutant en développement de photos raw est confronté à de nombreuses inconnues.
Si les concepts de luminosité, contraste ou saturation des couleurs sont entendus, ceux de balance des blancs, bruit et accentuation de la netteté, ne sont pas d’emblée dans ses attentes.
Nous allons passer en revue les grands principes du développement de photos numériques
J’établis d’emblée une distinction qui m’est chère entre les termes photo et image (distinction que je restreins dans le cadre de notre sujet).
Une photo est le résultat brut d’un appareil photographique ainsi que le support physique d’un certain type d’image.
Une image est un objet visuel modifié par son créateur. Elle satisfait à son désir de s’approprier sa photo pour en faire la représentation qui lui est personnelle.
Choisir son logiciel
Pour quoi faire ?
Dématricer – Développer – Éditer – Post-traiter – Retoucher – Traiter
En complétant par « photo » chacun de ces mots dans votre requête web, vous trouverez des définitions différentes.
Suivant son approche un photographe jugera qu’éditer une image JPEG sortie de l’appareil photo c’est déjà tricher, un autre au contraire, affirmera qu’après le déclenchement tout reste à faire.
Différents types de logiciels
* Les visionneuses (Viewer) pour Découvrir – Trier – Classer – Imprimer – Améliorer (mais ça on évite avec ce type de logiciels)
* Les logiciels de développement (Raw editors) pour Développer – Améliorer – Personnaliser
* Les éditeurs d’images bitmap (Raster graphics editors) pour Personnaliser – Retoucher – Augmenter
* Les catalogueurs d’images pour Classer – Noter – Gérer – Diffuser
Il y a bien sûr recouvrement entre ces quatre conceptions de l’édition des images, les logiciels n’étant pas limités à un seul de ces domaines.
Il n’est pas nécessaire non plus de posséder les quatre types de logiciels.
* Les applications créatives des smartphones sont des solutions simples à mettre en œuvre lorsque que l’on ressent le besoin d’enrichir ses images. Les différentes corrections s’empilent sans que l’on maîtrise les recettes.
Eviter les applications … même si les logiciels de développement raw proposent aussi des effets clé en main.
Comment utiliser un logiciel de développement ?
Si performants soient-ils les appareils photos numériques sont limités techniquement pour rendre fidèlement l’impression ressentie devant la scène. La photo qu’ils délivrent est un compromis. En la développant lui-même, le photographe prend en main tout le processus et s’approprie l’image en atténuant l’effet des contraintes techniques sur les points qu’il juge importants.
J’aime beaucoup le terme “d’appropriation de l’image”.
Nous traitons ici du rôle de chacune des corrections de ces logiciels afin de répondre à cette double inconnue pour le novice en développement de photos; il ne sait pas exactement ce qu’il attend d’un logiciel et il ne peut donc pas évaluer l’offre pour en choisir un. Les réseaux sociaux ne lui apportent pas toujours l’aide espérée.
A la lecture des pages à venir il faut garder à l’esprit que si le sujet est dense, le nombre de corrections à porter à vos images ne doit pas être élevé pour autant. Il n’est pas nécessaire d’agir sur tous les curseurs. Dans cette pratique, le mieux est l’ennemi du bien.
Le premier piège est d’agir trop lourdement sur ces curseurs. A moins de rechercher un effet créatif particulier, il est conseillé de limiter leur course pour conserver l’équilibre des tonalités de la photo d’origine. On considère que dépasser 50% de la puissance d’un réglage révèle un problème à la prise de vue.
Ce n’est pas le logiciel de développement qui fait une bonne photo, comme il ne faut pas croire qu’il va sauver une prise de vue mal réalisée.
Dans la suite de ce tutoriel nous distinguons deux termes.
* Le réglage qui est de l’initiative du/de la photographe qui doit indiquer son intention au logiciel
* La correction qui est le rétablissement dans la norme d’une dérive ou une limitation technique à la prise de vue. Le logiciel peut assister le/la photographe
Cette dualité n’est pas à prendre à la lettre. Par exemple, l’ajustement du contraste est d’abord un réglage pour ajuster la tonalité à son image, puis une correction lorsqu’il s’agit de l’harmoniser.
Photographier en raw
Définissons le terme raw. Il s’écrit en minuscules parce que c’est un mot (“cru” en anglais). Il exprime le contenu brut de la captation des photons par le capteur de l’appareil photo. Ce n’est pas une image, ce sont les informations nécessaires à sa création, comme l’était le négatif à l’époque de l’argentique.
Le contenu du fichier raw dépend directement du fonctionnement du capteur. Schématiquement, les photosites (correspondants chacun à un pixel) répartis suivant une matrice, reçoivent l’information lumineuse d’une seule des couleurs primaires (1).
Le rôle des logiciels de développement est de créer une image en exploitant toute l’information contenue dans le fichier raw. La luminance et la coloration de chaque pixel sont recomposées suivant des critères personnels.
On appelle parfois, de façon restrictive, les logiciels de développement; logiciels de dématriçage.
Tous les appareils photos ont un logiciel intégré qui va interpréter ce signal numérique pour délivrer une image qu’ils enregistrent dans un fichier JPEG; on parle alors de JPEG direct. On a coutume de dire que cette image est l’interprétation que les ingénieurs ont fait du cliché selon leurs critères, voire leur culture.
Une erreur récurrente du débutant est de vouloir reproduire ce rendu particulier avec un logiciel aux caractéristiques différentes.
La finalité des logiciels de développement raw est de créer une image, généralement JPEG (on verra plus loin les autres formats), facilement diffusable par des moyens numériques appropriés.
Enfin, pour être exhaustif, il est possible de corriger le JPEG direct à l’aide de ces logiciels. On parle alors de post traitement mais la latitude de correction n’a rien de comparable à celle d’un fichier raw.
Quelles sont les caractéristiques d’une photo ?
Une photo est la représentation de nuances lumineuses propres à la scène photographiée.
Le nombre de niveaux de gris ou teintes d’une couleur différenciant les tons les plus sombres de ceux les plus clairs définit sa plage tonale.
– Un paysage de collines sous un ciel lumineux révélant toute la subtilité des teintes verdoyantes a une plage tonale étendue.
La plage dynamique exprime son éventail lumineux du point le plus sombre (gris foncé à noir) au plus clair (gris clair à blanc).
– La photo d’un bâtiment ouvert aux murs vivement éclairés, dont on perçoit des détails à l’intérieur très à l’ombre à une plage dynamique élevée.
Une photo est aussi déterminée par les caractéristiques techniques de l’appareil photo.
La définition du capteur indique ses dimensions en pixels. Elle est identique que la photo soit enregistrée dans un fichier JPEG ou raw (2). En revanche, la profondeur de couleur, c’est-à-dire le nombre de teintes de couleurs primaires pouvant être enregistrées, est limitée à 8 bits par couleurs primaires (2563) pour le format JPEG et à12 ou 14 bits (4 0963 ou 16 3843) pour le fichier raw.
Concrètement, la plage tonale d’une photo au format JPEG passe rapidement du sombre au clair, les nuances foncées tendent vers le noir et, inversement, les pixels clairs deviennent vite blancs, pouvant créer des aplats sans texture ou détails.
Pour information, la dynamique réelle d’un paysage ensoleillé est de 15 bits.
(1) Les pixels du fichier raw n’ont qu’une couleur, ceux des images (tous les autres formats) contiennent l’information colorée complète suivant le codage RVB
(2) On parlera plus loin de la compression qui caractérise le format JPEG
TuToDxO.com – All rights reserved – tous droits réservés.